LA RÉVOLUTION DES LILAS BLANCS. et pourtant il vous avez prévenu. ROMAN GRATUIT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                         LA RÉVOLUTION DES LILAS BLANCS

 

 

 

 

 

 

 

                                                   ET POURTANT… IL VOUS AVAIT PRÉVENU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                           Édouard PAILHÉS.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En ce début d’après midi, l’air est chargé de douceur. La lumière encore discrète laisse deviner un moment d’extase pour les initiés, amoureux de l’instant. Prés du puits, sous le lierre, les premières violettes sont écloses. Timidement, leurs fleurs de velours éclatent les tons turquoises sur les feuilles vertes et lisses. Le printemps est là. Enfin, car l'hiver a été long, et ces plaques de neige dans le fossé où coule le ruisseau sont comme des traces de sang après une émeute, tu oublieras !

 

Le noir de fumée sur la façade de la maison, réveille en lui une bourrasque de mépris. Tel un dragon dévastateur, l’incendie a avalé toute sa vie. Depuis il erre dans cet endroit comme un fantôme, refusant les visites et autres doléances que le monde entier lui fait parvenir. Son courrier s’empile sur la table en fer forgée devant l’entrée, pas envie de lire. La ligne téléphonique sectionnée pend tristement au milieu de la cour, pas envie de parler. La foule devant le portail le laisse indifférent.

 

Tout cet hiver lui revient en mémoire, par lambeaux, plus envie de se battre. Pourtant il vient de voir les violettes, comme le signe du renouveau. Si sa vie de révolutionnaire doit s’arrêter, c’est maintenant ou jamais.

 

Il rentre dans la maison, l’odeur acre de l’incendie accroche sa gorge, le désordre noirci ne trouble plus son âme, deux mois qu’il vit dans ce cauchemar.

 

L’escalier remplit de papiers humides calcinés, le mène à l’étage. Ces chambres qui autrefois résonnaient de rires ne sont maintenant que froides et lugubres comme des tombes. Les portes brisées par la hache des pompiers ajoutent un désastre au couloir. Son orgueil, sa détermination l’ont laissé seul avec ses murs qui seront sans doute son sarcophage. Il n’y a pas eu de victime, et pour cause, depuis cette histoire, il vit comme un ermite. Personne n’a jamais voulu le suivre physiquement dans son combat. Pourtant les soi-disant intellectuels sont tous pendus à ses lèvres. Mais sa façon de vivre ne cadre pas avec leurs facéties et les petits fours. L’arbre de la révolution prend racine dans les salons, croît dans les rues, sur les barricades et ces fruits sont souvent des grenades !

 

Il a connu tous les combats sur la planète, les conflits sanglants pour la liberté des peuples, et pas seulement ceux dont parlent les médias pour vendre des images ou du papier, mais les plus sournois, ce dont personne ne s’occupe et qui laissent le champ libre à la barbarie. Mais quand il a écrit que la France était prête à engendrer une nouvelle et terrible secousse, les ennuis ont commencés.

 

Le succès de son livre publiait au début du printemps dernier, n’était pourtant qu’une mise en garde. Il n’inventait rien, pas de révélation sur la faillite du pays, tout le monde savait, ni sur la façon dont les dirigeants englués dans le système avaient envisagé le chaos. Il voulait simplement prévenir le peuple, de ne pas les croire, ne pas prendre de leader, de ne pas tomber dans leur piége de la division. Mais surtout d’espérer qu’un homme viendrait sans violence retrouver les vrais fondations de la nouvelle démocratie. Hélas, les politiques ont cru qu’il voulait prendre leurs places !

 

Au début, tout le monde a analysé son roman, saluant la nouveauté du sujet, le réalisme de la situation, l’aplomb des personnages. Les politiques en place ont du bout des lèvres apprécié la pertinence de l’auteur mais ils n’ont pas compris le message. Le peuple lui, a interprété la réalité du moment. Ces conférences sont vite devenues des tribunes où l’esprit révolutionnaire plané.

 

Il s’avance dans la pièce qui lui servait de bureau. La désolation résonne sur les étagères, tous ses livres, tous ses écrits sont dévastés. Il se souvient trente ans plus tôt, la milice d’un pays sud-américain avait laissé son refuge dans le même état. Les cinq ans qui ont suivi dans leurs geôles lui ont laissé une cicatrice douloureuse. Tous les soirs, leur lavage de cerveau lui donne des maux de tête insupportables. Sur une chaise encore robuste, il s’assoie, prend le reste du manuscrit de son roman, et comme une berceuse, il commence la lecture :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« JE VOUS AVAIS PRÉVENU »

 

 

 

 

 

Roman de politique fiction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE I

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quatorze heures, dimanche, dans le petit bureau, les premiers résultats ne laissent aucun doute, une fois encore le peuple a dit Non. Personne n’ose aller l’annoncer au patron dont on entend la voix, au téléphone.

 

-Jean-marc, allez du courage, il faut qu’il sache! C’est un ordre!

 

Bien sûr, du courage le ministre n’en a pas, sauf quand il s’agit de passer à la télé. La porte capitonnée donne directement chez le patron, il sourit à son correspondant, ses yeux pétillent comme ceux d’un enfant devant le sapin de Noël. Le temps me parait très long, les mains dans le dos j'attends la punition qui va être terrible!

 

- Oui. Entendu, je vous rappelle plus tard… Il raccroche enfin. Alors quelles sont les nouvelles?

 

Dans son costume sombre, qui tranche avec les boiseries recouvertes de feuilles d’or des murs de son bureau, sa carrure imposante me fait face.

 

-Monsieur le Président…il faut, enfin je devrais…

 

-Dis donc, tu as avalé ta langue ou tu fêtes déjà la victoire?

 

-La victoire du Non, Monsieur.

 

Le connaissant bien, j’attends de sa part une explosion. Il me regarde, se lève, et va vers l’immense porte- fenêtre.

 

-Le printemps est en avance cette année! Tu ne trouves pas?

 

Il ne m’a pas compris ou l’information l’a complètement anéantie!

 

-Le peuple a tranché, le Non est largement en tête, Monsieur.

 

-Tu te répètes mon petit, puis ne m’appelles plus Monsieur, Paul ira très bien. Aujourd’hui, J’ai besoin de toi. Assieds toi là. Quel est ton nom ?

 

- Jean-marc Batela, monsieur Paul.

 

Il me désigne le canapé bleu réservé aux hôtes de marque. Bon dieu non! La raison l’a quitté, je regarde ce personnage comme quelqu’un de nouveau. Il n’est pas abattu, loin de là, il semble serein, perdu dans ses pensées.

 

-Je savais que les Français diraient non, c’est pour ça qu’il fallait leur demander. Eux seul pouvaient arrêter cette sottise, ce machin… aurait dit le grand Charles! Le parlement, lui aurait dis oui, et plus moyen de stopper! Commande deux plateau repas, et dis à ton chef, que tu ne fais plus parti de son équipe, et je te garde pour la journée, j’ai besoin d’un conseillé qui colle à la réalité quotidienne des français, dis moi tout et pas de gloses larmoyants surtout.

 

Et voici comment j’étais là ce jour là…

 

Le retour dans le petit bureau est fantastique, tout le monde est suspendu à mes lèvres

 

- Alors, il a gueulé? Qu’est ce qu’il décide? Il a convoqué le Premier ministre? Pour les médias…

 

-Il m’a viré, je dois lui apporter à manger, puis travailler avec lui, pas de commentaires!

 

Le ministre me regarde semblant tomber des nues

 

-Jean-Marc je dois savoir!

 

- Désolé, no coment.

 

Et tac, voilà pour tes ordres à la con depuis le temps que j‘en rêve, ça fais du bien. Un coup de fil aux cuisines, je regagne la pièce présidentielle. Paul assis derrière son bureau, un bloc note à la main écrit, seul le fameux téléphone rouge est branché.

 

-Jean-Marc, qu’avez vous voté? S’il vous plait de me le dire!

 

-J’ai dit Oui, euh… Paul!

 

L’appeler Paul est une folie, moi petit gratte- papiers depuis plus de trente ans, dans ce ministère!

 

-Cela ne m’étonne pas, à vous, gens des villes, vous éblouir par des mots est facile, tellement habituer à dire Oui. Le Non vous complexe. Pensez-vous que vos parents aient votés Oui ?

 

-Sûrement pas, ils ont des relents de communisme, déçus mais fidèles quand même.

 

-Tu vois le contraste entre les Français, et c’est très bien, le peuple n’est pas dupe. L’information n’est plus prise pour argent comptant, tant mieux pour le pays. Bon, il va falloir gérer tout ça.

 

Il raccroche les téléphones qui clignotent instantanément. On tape à la porte d’un regard il m’invite à ouvrir. Le Premier ministre, les bras chargés des repas me regarde, étonné.

 

-J’aimerais m’entretenir seul à seul avec Monsieur le président, déclare t-il de son air autoritaire.

 

Paul raccroche le combiné.

 

-Cher ami, vous pensez déjà à votre reconversion? Plaisante t-il. Quel bon vent vous amène, parlez librement devant mon nouveau conseillé, Jean-Marc ?

 

-Batela, Monsieur.

 

-C‘est ça, Batela Jean Marc, il restera la journée avec moi. Soyez bref.

 

- Monsieur, sachez que je serais à votre service. Quoiqu’il arrive.

 

-Merci, restez dans vos bureaux et dites à vos ministres de faire de même, je vous contacterais en fin de soirée!

 

Sans rien dire le locataire de Matignon, quitte le bureau discrètement.

 

-Tu vois Jean-marc, la république doit être au service de la nation, mais trop de gens élus ou non croient avoir un quelconque pouvoir de supériorité sur le peuple, moi aussi parfois! Ce n’est plus vrai. Les politiques adoreraient évolué dans d’autres sphères. Les Français ont les pieds sur terre. Comme notre emblème, le coq, les pieds dans la merde, mais ils chantent quand même. Je suis content que la sagesse populaire ai pu freiner la marche en avant de ce foutoir.

 

-Mais, Paul, vous vous contredisez, vous avez défendu le Oui avec tant de conviction?

 

-Comment aurais-je pu défendre le Non! Impossible! Ne pas m’en mêler? Difficile! Alors faire deux discours en restant dans le vague, ne pouvaient que faire plaisir aux pays amis. Si la chienlit s’installe, je reviendrais en sauveur de la république. Rappelez vous De Gaule, dont on ne va pas tarder à parler croyez-moi, les médias s’en occupent… la descente des champs Élysée pour lui demander de revenir, mais vous étiez trop jeune. Quel fin politique…le retour au calme, les réformes, serrer les boulons et tout le monde est content. Pensez à Bush…le 11 septembre?

 

-Vous voulez dire que?

 

-Je n’ai rien dit!

 

-Bien, ainsi donc, vous saviez que le peuple ne suivrait pas le gouvernement pour cette convention européenne ?

 

-J’en était sur. Il me fallait envisager ça sur le plan national, c’était la seule façon. Mais nous parlons et l’heure tourne.

 

Quinze heures trente, un café, j’attends. Cherchait-il un confident, je n’ose lui demander. Il ordonne à un secrétaire de venir filtrer les appels, un perroquet aurait fait l’affaire vu que la même phrase revient en permanence, « Oui, Il vous rappellera ». Un bureau est installé prés du sien.

 

-Changeons de Premier ministre, puisque je l’avais promis, la liste est longue, celui qui sera désigné, sera condamné. Il est tentant de sacrifier un adversaire, je vais lui proposer, il refusera. Mais dans un ministère haut placé, l’affaire est la même et la fin aussi. Un homme sorti de mon chapeau, ne sera pas non plus crédible. Je viens de faire le coup, et ma foi, j’ai réussi, quand passez-vous?

 

-Un diplomate, avec un certain bagou comme les Français les aime…un homme de l’ombre sera le bienvenue, sa marche de manœuvre est limitée, mais l’été arrivant les augmentations annuelles passeront plus facilement.

 

-C’est bien l’été qui me gêne, pour envisager un changement radical, grâce au rejet de l’Europe, certains amendements seront plus facilement compris, des idées hélas peu ou pas populaire. Si une grogne est prévisible, elle ne sera qu’à la rentrée ou au printemps, et si je le décide. Gagner du temps, c’est ce qu’il faut faire.

 

Voilà pourquoi le résultat ne l’a pas surpris, ces gens-là sont au-dessus de tout. Ils évoluent dans des cercles inconnus du commun des mortels, ils sont hors de la réalité. Ils savent des choses interdites de diffusion. Quand les ouvriers manifestent, ils ne pensent pas au pourquoi de la chose, mais aux conséquences pour leur image. La nomination d’un ministre est une question de durée. Aujourd’hui à l’agriculture, demain à l’éducation nationale après au logement…. Comment croire qu’un homme si brillant soit-il puisse passer du coq à l’âne avec des résultats extraordinaires ? Seize heures, le ministre de l’intérieur se fait annoncer

 

-Qu’il monte, répond sèchement le président.

 

L’huissier introduit le ministre les bras encombrés de documents, il me dévisage

 

-Jean-Marc Batela, nouveau conseillé, dis-je en tendant la main.

 

-Enchanté, pouvez-vous nous laisser!

 

Le ton autoritaire implique le respect.

 

-Non, non, restez, dis Paul. Allons aux nouvelles tout de suite. Quelles sont vos estimations?

 

- Hélas, rien de bien bon, ils n’ont pas compris, la tendance est négative, seul un soubresaut de quelques grande ville pourrait sauver le résultat.

 

-Mauvaise campagne, trop molle, trop de discours discordant, aucune unité dans la majorité. Et moi maintenant? Me voilà la risée de toute l’Europe ! Qui m’a conseillé les interventions, qui? M. le ministre je vous le demande? Il se lève, se dirige vers la baie vitrée donnant sur le jardin, tournant le dos à son invité, il profite pour esquisser un sourire.

 

J’ai devant moi un personnage en perdition, toujours debout, les dossiers sous son bras tanguent dangereusement.

 

-Je viens vous présenter ma démission, articule t-il péniblement

 

-Votre démission? Vous pensez que cela sera suffisant pour calmer les vainqueurs. Si vous devez partir le Premier ministre vous préviendra, rejoignez moi à vingt une trente ici. Et pas de déclaration!

 

L’homme fait un demi-tour presque militaire et s’enfuie sans poser de questions.

 

-Tu vois Jean-marc, pour eux aucun risque, ils partent avec à la clef une ambassade ou une préfecture. Comment veux-tu qu’ils sachent ce que ANPE peut signifier ? Et plus des trois quarts de nos députés sont fonctionnaires! Mais lui, je peux encore en avoir besoin. Les hommes n’ont plus de grandes idées, on gère au jour le jour en pensant carrière. Bien sûr, je sais tout ça, mais le monde tourne, il me faut être vigilant. Bon, préviens les ingénieurs, j’enregistrais une déclaration à vingt deux heures quinze, dans la salle de l’Élysée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE II

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ailleurs dans Paris, seize heures

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Mesdames, Messieurs merci être là, la France a voté, le Non a gagné. Il va nous falloir mettre en place le scénario prévu pour la sauvegarde nationale. Loin de nous d’analyser les raisons politiques de ce choix, beaucoup de tendances vont s’approprier ce vote. Notre devoir depuis très longtemps est la stabilité de la planète et surtout de la France. Grâce à votre travail, je suis sûr que les groupes constitués ont réfléchi aux solutions envisageables. Qui veut la parole?

 

Dans la salle, la voix de l’orateur raisonnait comme dans une église vide. Les sièges pourtant tous occupés semblaient faire un tout avec la pièce. Une main se lève, un homme élégant, à la démarche souple se dirige vers le pupitre.

 

- Il est parfois bon de s’arrêter en chemin pour regarder dans le rétroviseur, je crois que le pays a compris. Ce n’est pas par conviction qu’il s’est exprimé mais par raison. Le système est dépassé, le pays est ruiné!

 

Un brouhaha monte de l’assemblée, la dureté du discours est incompréhensible de la part d’un modéré comme lui.

 

-Beaucoup de gens le savent, mais veulent l’ignorer, notre république a vécu, comme l’union soviétique a vécu, une trop longue période d’attentisme a ruiné le système. Trop peu de personnes sont productrices, et trop sont protégé par leurs fonctions. Contrairement à ce qu’on raconte, ce n’est pas les chômeurs qui en sont la cause. Peu d’usines cherchent de la main d’œuvre, mais beaucoup de gens réclament du travail! Et les dures lois ou programmes qui vont être envisagé ne laisse prévoir rien de bon. Voilà mon analyse, je vous rends la parole, pour l’instant.

 

Son retour dans l’assemblée est ponctué d’un silence impressionnant. Le bruit d’une chaise ramène les auditeurs sur terre, une vielle femme s’approche de la tribune. On lui règle le micro.

 

-Bonjour, je reconnais parmi vous bon nombre de fils ou filles de mes connaissances, cela ne me rajeuni pas, mais aussi m’oblige à vous dire la vérité. Les paroles que je viens d’entendre, loin de me choquer, me semblent toutefois un peu alarmistes. On a arrêté le train, mais les rails restent en place, un aiguillage a manipulé et on peut continuer. Si toutefois le respect du choix du peuple est prit en compte. Car il est vrai que prendre le vote d’aujourd’hui pour des balivernes, risque de conduire le pays au chaos. Je sais plus que quiconque, qu’un conflit serait terrible, mais en écarter l’hypothèse serait irresponsable pour nous.

 

Dans un silence quasi religieux, la dame âgée regagne son banc, puis vient à la tribune un jeune homme.

 

-Pourquoi avez-vous conseillé le non, voilà maintenant tout est foutu, mes amis hollandais, anglais, italiens, enfin européens ne vont pas comprendre la France et comment expliquer ce choix. Je crois que cet arrêt aura des conséquences négatives et pour longtemps!

 

Un doigt se lève, on lui tend un micro

 

- Nos amis européens savent que le vote d’aujourd’hui ne constituait pas un mur. Mais un obstacle important. Et pour le franchir il ne faut pas être un cheval malade voire un âne. Eux-mêmes ne sont pas en forme olympique, d’où le premier non, qui ne vous inquiétez pas sera suivi par beaucoup d’autres!

 

Des personnages avec des idées moins noires, mettant sur le compte de la grogne passagère du peuple, le résultat du vote se succèdent à la tribune. Des hommes allaient et venaient portant des messages aux différents membres de l‘assemblé dans laquelle je distinguais des connaissances. Mon père souffrant m’a demandé de le représenter.

 

Voilà pourquoi moi Benjamin De Fotille, j’étais là ce jour là!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE III

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pas loin de là 17 heures

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans l’arrière salle du café « Chez Georges » les compagnons réunis pour une cession extraordinaire, buvaient leur troisième pot de rosé en écoutant Luc.

 

-Voilà les dernières informations, le non serait en tête! Il va falloir envisager la suite! Sur que le gouvernement va sauter, mais pour eux, un changement radical n’est pas envisageable…Donc on peut s’attendre à des demi-mesures et nous pourrons continuer l’action avec un léger baume au cœur pour cette victoire. Antoine, tu as la parole.

 

-Oui, petite victoire mais qui peut déboucher sur quelque chose d’intéressant! Le flou politique va s’agrandir, le peuple va réaliser qu’il possède encore un peu de pouvoir. D’ailleurs il est bizarre de constater qu’ils nous ont laissé choisir. Une action trop précoce serait vite matée par un quelconque ministre de l’intérieur! Et de nouveau le gouvernement apparaîtrait en vainqueur, sauvant la république! Donc méfiance, laissons les officiels débattrent du choix du peuple. Faisons un bilan précis des forces politiques encore en place, et je pense donnons la consigne de continuer à faire le mort. Paul, si tu veux parler:

 

-Nous allons faire une grosse bêtise, les bases de la nouvelle révolution sont déjà en place : manque de travail, misère sociale, dirigeants égarés dans leur système capitaliste, pays ruiné! Et surtout, surtout…des nations voisines dans la même situation. Je pense qu’il faut sortir les armes, pourquoi attendre? Nous avons déjà trop attendu! Maintenant il est prouvé que cette politique n’intéresse pas les masses populaires. Tout ce pourquoi nos pères ont lutté et parfois en sont mort, est bafoué en deux amendements et trois décrets. Jusqu’où devront nous attendre pour enfin relever la tête. Que va faire ce gouvernement? Partir! Puisque désavouer! Seule sortie digne pour des gens se disant représentant de la nation! Sûrement pas! Il va continuer à nous faire crever à petit feu, en inventant des mesures qui nous boufferont. A force de diluer notre liberté, on en a perdu le goût!!! L’action, voilà ce que je demande!

 

Il leva son verre et sous les applaudissements repris sa place autour de la table. C’est Bertrand qui n’avait fait connaître ce qu’au début je prenais pour des rêveurs, des gens sortis du passé. Séduit par leur vision du monde, emporté par des relents de douce révolution, ce n’est que bien plus tard, que j’ai pris conscience de leurs pouvoirs souterrains.

 

 

 

Ma passion pour l’informatique servant de prétexte, pour m’intégrer leur groupe. Ainsi moi Raymond Defret, serai-je en première ligne pour la nouvelle révolution.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE IV

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A dix huit heures, d’autres personnages défilaient dans le bureau présidentiel. Chacun aller de son petit mot pour exprimer ses idées pour la suite, et des encouragements au chef de l’état. Tous avaient en tête les futures nominations!

 

- Que l’on nous laisse maintenant! Le ton est difficilement contestable. Jean-marc appelle le ministre des armées, il ne faut pas de débordement à l’annonce du résultat.

 

Un téléphone cellulaire clignote sur le bureau, Paul s’en empare, écoute, remercie et raccroche.

 

-La cellule est en réunion, me dit-il. Elle redoute des troubles. Si cela se confirme, il nous faudra leur trouver un leader.

 

-Quoi? Vous allez laisser faire! Et en plus les aider ?

 

-Mais non ! Dans chaque conflit, tu dois choisir un chef que tu contrôles sans qu’il le sache. Il faut qu’il se croie supérieur, mais il contrôle ses troupes. Et nous le contrôlons. Comme le choix est toujours quelqu’un de responsable, l’ordre est rétabli rapidement, on apprend ça à l’école Jean-Marc!

 

-Je n’ai pas appris ça moi! L’école m’a inculqué les bases de notre république, de la démocratie, et surtout du respect de l’autre. Sans vous offensez, votre fonction est que les Français vivent libres et égaux entre eux. Si des problèmes surviennent d’ordres généraux vous devez les résoudre! Votre gouvernement doit rendre des comptes à vous d’abord, mais surtout au peuple!

 

-Tu as raison, mais depuis qu’un président a détourné l’esprit de la cinquième république, et que moi je l’ai accepté en devenant son Premier ministre, les responsabilités de chacun se sont recadrées, hélas pas dans le bon sens. Comment croire que dans une entreprise le patron puisse dirigé sans le soutien du conseil d’administration Peut-être pour sauver la démocratie et avancer dans l’avenir, il faudrait songer au retour de la royauté…

 

-Quoi? C’est tous ce que vous avez comme solution, revenir en arrière?

 

-Mais l’Espagne, la Belgique, la Suède, l’Angleterre et tant d’autres, que je vous laisse deviner… sont des royautés et ma foi leur économie n’est affaiblie pas pour autant. Pas de course au pouvoir tout les cinq ans, car personne ne sera chef du pays. Chef de gouvernement certes, mais pour le bien de la nation. De Gaule y avait songé, paraît-il. Comme cette solution est impossible à négocier avec le peuple, que faire pour sortir de cette rupture entre nous et eux. Du chaos peut surgir un grand homme, comme le pays en a toujours découvert quand la menace était trop forte. Mais qui aura le courage de le faire ? La cellule peut-être?

 

-Heureusement que nous sommes seuls, pour entendre ces phrases certains prés à tout seraient heureux. Mais cette cellule, c’est quoi au juste?

 

-Des gens croyant être investis d’une mission pour sauvegarder la France. Non pas des extrémistes d’un bord quelconque, des personnes de tous horizons, de toutes confessions, mais très importantes, capables par leurs actions d’agir sur l’opinion. Un semblant des deux cent familles dont on disait qu’ils faisaient la France le siècle dernier. Ils sont actuellement en réunion, et leur analyse est proche de la mienne.

 

-Et c’est eux qui vont vous imposer leur choix?

 

-Non, ils n’imposent rien du tout, ils conseillent, mais mieux vaut en tenir compte, car ils détiennent beaucoup d’influence. Mais leur instruction sur la dissolution, a calmé leur ardeur sur ma politique. Quelques ministres des leurs, suffiront, je pense, pour les rassurer. Bon, avons-nous les dernières estimations?

 

-Oui, les RG les ont communiqués, c’est Non à plus de cinquante cinq pour cent.

 

-Les partis opposants vont retrouver un brin de dignité, mais la manœuvre a permis de diviser le seul capable de me gêner. Et personne n’est en place pour un changement catégorique sauf peut-être… mais je le contrôle. Donc pas de conflit a envisagé, ni de crise grave sur le plan européen puisqu’il y avait très peu de chance d’aboutir à cette convention. Reste à gérer ce changement de Premier ministre. Demeurer dans le flou, saupoudrer un peu de social, régir les affaires pendant sept cents jours, en espérant que les différents partis puissent établir un projet politique. Bon dix neuf heures quinze, je te laisse, les obligations vont me prendre tout mon temps. Reste prés de moi, le changement perturbe les hommes. Dans toutes les rédactions, les journalistes sont entrain de chercher qui tu es! Tu es déjà célèbre Jean-Marc!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE V

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La cellule 19 h 30mn

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le président reprend la parole, tout le monde a regagné sa place

 

-Après avoir fais le tour des suppositions, je pense qu’Il est déjà au courant de nos travaux. L’heure est à la décision, dans quel contexte pouvons agir? Dans quel but? Pour quelle suite? Le changement de gouvernement ne sera pas une surprise. Le nouveau premier ministre ? Devons nous proposer celui vers qui vont toutes nos pensées ?  Mais pouvons nous l’imposer sans risque ? Non ! Il me semble évident qu’il va lui proposer, sachant qu’il refusera. Pour lui Bercy, est un poste à haut péril, bien que l’Europe va être au ralentie, et cela permettra au dollar une légère reprise qui confortera la croissance. Mais la grogne de la rentrée peut déraper! Et un conflit peut lui être profitable, s’il est à un poste plus adéquate… L’intérieur ! Si nous décidons, un léger vent d’insécurité lui permettrait de se montrer à la hauteur. Mais, car en politique il y a toujours un mais, si le feu devient trop violent, nous serons obligé de replonger pour cinq ans, et IL le sait !!! Bien il me semble évident, maintenant de voter pour un chef de gouvernement. Notre vote n’ayant qu’une mission consultative, un simple nom sur les papiers devant vos pupitres permettra peut-être, de dégager un prétendant! Si une personne veut la parole c’est avec joie que nous l’écouterons.

 

Dans la salle personne ne désire s’exprimer. Chacun est déjà occupé à noter un éventuel candidat. Puis ils vont déposer leur bulletin dans l’urne. Un homme en profite pour saisir un téléphone…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE VI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vingt heures l’Élysée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-Allô, oui, alors? Pas de nom, très bien, un vote… surveillez. Mais nous avons le temps.

 

Il raccroche.

 

-Jean-Marc, la salle d’enregistrement est prête, avez vous choisi un ou deux discours qui puissent convenir? Restons sobre, les chaînes de télé n’annonceront les résultats qu’après vingt deux heures, le gouvernement restera en place encore un ou deux jours. Pas de polémique sur les plateaux, à l’antenne, ne pas paraître distancer par le résultat, mais dire que nous respectons, et que « Je vous est compris »… Mais pas dans ses termes, bien sûr, laissons ça à l'histoire.

 

- Monsieur Paul, j’ai sélectionné selon votre volonté quelques passages, je vous laisse l’honneur de choisir. Si je puis me permettre, vous devriez rappeler le Premier ministre pour nommer les représentants dans les différentes émissions.

 

-Je vous en laisse la charge, attention pas tout le gouvernement deux ou trois ministres suffiront.

 

Le chef du gouvernement d’abord interloqué, de recevoir les consignes par M. Batela, c’est moi!! Il ne trouve que des : «  Oui Monsieur », à répondre!

 

-Le ministre des armées! Annonce l’huissier

 

-Jean-Marc tu t’en occupes! Tranche le président

 

-Bonjour, je me présente, M. Batela, pour vous servir! Le président est un peu bousculé par les horaires, mais il vous fait dire que le suffrage universel a parlé, la victoire du non est incontestable. Il aimerait que les gendarmeries et autres corps d’armée reste en éveil, sans toute fois faire de zèle. Je vous pris de bien vouloir m’excuser, j’ai peu de temps à vous accorder, mais je suis sûr que vous comprenez.

 

Demi-tour, rompez! … ça, c’est dans ma tête.

 

L’enregistrement nécessite trois prises, le discours est dans la boite. L’orateur réclame une bière bien fraîche, s’assoie a son bureau, et prie tout le monde de sortir.

 

-On vous appellera si nécessaire! Jean marc, avait-vous pris connaissance des messages?

 

-Non, la liste est sur le bureau, elle est longue!

 

-Longue et inutile, du miel et des regrets, pas de solution miracle, pas de projet de société! Un grand projet européen, voilà un beau programme. Nos difficultés noyées dans une nébuleuse auraient permis d’être plus crédible pour le reste du monde. Là, Bruxelles va être obligé de reconnaître, ses erreurs de gestion et du coup les plus septiques vont en profiter pour nous démolir. Il a fallut milles cinq ans pour faire la France, et on prétend qu’il nous faudrait oublier le passé. Mais la mémoire collective est bien vivante et vivace! Dans certains coins du pays, un dolmen est plus important que centre Pompidou.

 

-Les gens sont attachés à leurs traditions, c’est normal. Déjà l’abandon du franc que l’on pensait difficile, a été bien perçu. C‘est beaucoup pour l’Europe, mais cela a entraîné une augmentation considérable, de la vie courante! Quoi qu’en disent les experts! Les prix des achats quotidiens ont fait un bond impensable avec l’ancienne monnaie, imagez une augmentation de deux francs de l‘essence dans les années quatre vingt! Le pays aurait été à feu et à sang maintenant tout les jours trente centimes d'euro de plus à la pompe, personne ne réagit mais, jusqu'à quand ? Beaucoup trop de nouvelles taxes viennent se greffer sur la fiche de paye. Et si seulement tous les efforts consentis servaient à redresser le pays, chacun comprendrait, mais non toujours plus ponction sur le peuple et pas de résultat! Mon pays a plus Mille milliards d’euros de déficit ! Le tableau n’est vraiment pas fameux.

 

- Voila pourquoi j’avais besoin d’un conseillé comme toi aujourd’hui. Vu comme ça c’est sûr. Mais les engagements sont difficiles a expliquées. Nos aboutissements sont plus planétaires, le système français dans sa complexité doit répondre à des exigences spécifiques, tout en restant ancré dans l’universalisation de la vie. J’ai très peu de pouvoir sur le prix du pétrole, seule notre diplomatie peut avoir un certain poids sur les pays producteurs. Mais la demande mondiale est telle que la France est une infime partie de la consommation. Notre système social, nécessaire, est lui aussi dépassé, refondre tout cela est très dur à expliquer.

 

-Un retour en arrière est impossible, mais une nouvelle gestion est obligatoire. La mise au point des radars automatiques a très bien marché, mais déclarer ses impôts sur Internet a été calamiteux pour un pays soi disant à la pointe du progrès. Vous ne pouvez pas prendre indéfiniment l’argent aux gens qui travaillent pour financer le manque de labeur dans le pays! Ce cercle vicieux ne mène à rien. Dans ce contexte seul une gestion rigoureuse et une économie de frais de fonctionnement peuvent inverser la tendance. Tous les chefs d’entreprises savent ça! Pourquoi continuer a prendre le peuple pour des ignorants, un jour le trou de la Sécu, un jour la chaleur, pardon la canicule, un autre jour les morts sur la route, les méfaits du tabac, de l’alcool, demain les coliques des députés…. Si chaque événement est sanctionné par une perte de liberté, ne vous étonné pas de n’être pas aimé et compris. Les moindres soucis dans la société se traduisent par une nouvelle loi répressive. Enfin tout ceci sont des mots et je crois que tout le monde attend des actions.

 

Après avoir allumé le poste de télévision, assis dans le canapé, il demande au standard d’appeler les différents chefs de gouvernement européens. Le ton change selon le pays, tantôt désolé semblant être prés de la démission, tantôt ravi de la nouvelle tournure des événements.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE VII

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vingt une heure, la cellule

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la salle de petits groupes se sont formés et les discutions vont bon train, le maître de cérémonie au pupitre réclame la parole.

 

-Cher amis, le vote n’a pas fait de majorité comme nous le pressentions. Beaucoup de noms, de tout bord politique, un certain nombre d’entre vous réclame même la reprise d’une cohabitation, mais comme le comité la fait remarquer, le risque de tension serait trop important pour être réalisable. Du reste, un Premier ministre enclin à la rigueur n’est pas envisageable non plus, sauf si nous soutenons le risque de dérapages pour pouvoir contrôler le retour de l’ordre. Il faut savoir prendre des risques quand le pays est en péril! Je laisse la parole à notre doyenne.

 

La dame âgée qui déjà s’avance vers la tribune dégage un sentiment de respect, comme le prouve le silence incroyable de l’assemblée.

 

- Attention, ce vote était un référendum européen!

 

Déclare d’une voix enrayée certes, mais puissante pour le gabarit de la personne.

 

-Cela entraînerait peut-être une réaction européenne aussi! Ce que nous contrôlons au plan national peut s’avérer insuffisant en cas de conflit majeur. Devons-nous prendre le risque? Je ne veux pas tenir la moindre sentence qui nous replongerait dans un conflit! Je ne pense pas qu’un homme responsable, dans le marasme actuel, puisse envisager une pareille solution. Ou s’il existe, de grâce pas chez nous! Il va falloir digérer cette gifle pour la France, car certain pays ne se gêneront pas pour nous le reprocher. Mais des pays nous remercierons aussi de la sage décision du peuple français. Il est plus aisé de ruiner une construction si les fondations sont mauvaises, que de construire sur des ruines! Trouvons un hommes au service du pays, sans prétention personnelle affichés et, diplomate. Laissons le travailler pour démêler la situation. Un autre rendez-vous avec les urnes pointe à l’horizon, travaillons là dessus pour proposer des solutions. Il va falloir suffisamment de courage, de détermination et de travail pour ne pas se fatiguer à des tâches incertaines!

 

Une ovation conclue son discours, la petite femme regagne son banc bientôt entouré par plusieurs participants. D’autres membres téléphonent, mon voisin raccroche son portable.

 

- Pardon, excusez moi, je me présente Benjamin De Fotille, sans indiscrétion pourquoi tout le monde se précipite sur les téléphone à chaque intervention?

 

- Bonsoir, Maurice Dirt pour vous servir. Monsieur De Fotille ? Vous remplacez votre père ? Pour votre gouverne, sachez qu’à l’heure actuelle l’information est une denrée négociable, et certaines valent très chères. Savoir avant les autres, voilà le plus important pour paraître! Personnellement, responsable de la cellule de mon département, je tiens au courant les membres restaient sur place. Quels sont vos sentiments sur la chose qui nous rassemble aujourd’hui?

 

-Je n’ai qu’une vague idée, la politique n’étant pas ma priorité. Seul le fait de plaire à mon père m’oblige à assister aux débats qui ma foi sont fort intéressants. Quelle est donc cette personne âgée qui semble tous vous connaître?

 

-Henriette De Servalignie, très vielle famille française dont on ne compte plus les faits d’armes, ni les titres…

 

- Son analyse semble faire autorité.

 

-Ses prises de position sont souvent conséquentes, et elle sait très bien les exprimer. Son cercle de relation internationale lui confère aussi une grande écoute. Pourtant la dernière dissolution lui a valu un peu de soucis!

 

-Comment! Ce petit bout de femme est à l’origine de ce bouleversement!

 

-Oui, en grande partie. Elle a entraîné la cellule en faveur des élections, avec les conséquences malheureuses que l’on connaît. Mais cette indélicatesse n’a en rien entamé son autorité comme vous pouvez le constater.

 

-Et vous pensez que les discutions actuelles peuvent influencer le président?

 

-Bien sûr! Qu’il le veuille ou non, sa décision reflétera peu ou prou les conclusions de notre débat. Bon, je vous laisse, il me faut prendre la température des différentes issues proposées.

 

Il se leva et pris part à une discutions qui se déroulée non loin de moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE VIII

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Chez Georges », la discutions s’anime autour de la façon de procéder pour arriver au chaos. Paul le plus virulent, se dit prés à instaurer la guérilla dans les citées s’il avait des armes…. Pour lui la seule solution est les barricades! Luc, Antoine et Bertrand plus circonspects préconisent d’abord une explication aux masses salariales avant l’action.

 

-Raymond, tu vas nous être utile, comment faire passer un message sur Internet? Me demande Luc.

 

-Très facile, il suffit de choisir un nom de site, et d’envoyer les gens lire nos programmes. Mais quel est le programme?

 

-Tout foutre en l’air et recommencer! Sur des bases plus humaines, l’outil de travail aux travailleurs! Sur ton ordinateur y a t-il de la dynamite à vendre? Où doit-on aller la voler sur les chantiers ?

 

-Tu sais Paul, le programme de l’internationale est un peu dépassé, répond Bertrand, et la France n’est pas le Nicaragua. Même si des armes sont en vente sur le net, il faut de l’argent! Trouvons un nom de groupe et faisons passer le message. Si nous sommes que cinq ou six, la possibilité de mettre la France feu et à sang est limité!

 

-Bertrand, je te rappelle que le Che et Castro ont pris Cuba avec dix guerriéros seulement! Les gens se raccrocheront à notre cause, les étudiants aussi, on peut donner l’espoir! Un peuple sans espoir est un peuple mourant, l’unique attente du français ? C’est le résultat du loto! Quelle misère! Où sont passés les grands hommes capables de changer le destin de la planète ? Les seules lumières qui scintillent actuellement sont les écrans de télévisions qui diffusent des informations filtrées par le pouvoir. Oui prévoyons un plan comme tous les autres « la révolution en permanence est le pivot rationnel de toutes les passions », Voilà le programme! Et quand on y sera, on avisera. Allons voir se que la lucarne nous propose.

 

Paul se dirige vers la télé dans le fond du bistro. Sur toutes les chaînes, les présentateurs des journaux télévisés, sont dans un état euphorique espérant que l’information qu’ils détiennent va changer la rotation de la terre. Ils se frottent les mains, sûr que les débats vont être digne des grands jours de l’assemblée nationale. Quand les députés étaient des vrais orateurs. Pour combler le vide, ils parlent de banalités déjà explorer depuis le début de la campagne. Seul les chiffres de la participation sont nouveaux, et sont bons. L’attente des vingt deux heures fatidiques semble interminable, pour eux. Comment l’annoncer sans le dire? That is the question?

 

Au bar, la discutions se prolonge aux comptoir avec les clients de passages, les paris s’engagent tout est bon pour verre, le oui, le non, l’avenir…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE IX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La pièce présidentielle se remplit doucement, mais seules les personnes concernées par la tournure des évènements sont invitées. Le Président tranquille d’apparence sirote une bière sous l’œil inquiet de l’assemblée. Personne ne parle ou n’ose… Seul le refrain du responsable aux téléphones, enfin, le chargé de communication selon sa nouvelle promotion, débite son éternel  «  Merci, il vous rappellera. » Sur les écrans de télévision une horloge apparaît, comme au nouvel an on se sent prés à égrainer les secondes: cinq…quatre…trois…deux…un… C’est Non!!! Pujadas a gagné, d’un cheveux, mais la faiblesse de Poivre d’Arvor pour les mots : La France a voté…Lui a coûté la victoire. Ici pas d’embrassade, la tête rentrée dans les épaules, tout le monde attend la sentence. Le patron ne semble pas presser de réagir, le connaissant mieux depuis le début de l’après-midi, je sais qu’il savoure sa victoire secrète. Afin il déplie sa carcasse, et va s’asseoir à son bureau.

 

- Voilà! Et maintenant? J’attends vos propositions et vos analyses!

 

Un léger flottement court sur l’assistance, tout le monde se regarde…qui va oser? Enfin le ministre de l’intérieur prend son courage à deux mains.

 

-Monsieur, le peuple a confondu l’Europe et la politique intérieure. Je pense que la sanction nous est destinée, il faut rapidement en tirer les conséquences.

 

-Très bonne réflexion, je n’en attendais pas moins de vous, filez sur les plateau télé expliquer ça à la France! Ne faites pas de vagues, discutions lisses, ne laisser pas une aspérité où l’adversaire pourrait s’agripper. Pas de polémiques!

 

Après un rapide salut, le ministre est content de pouvoir prendre l’air.

 

- M. le ministre des affaires étrangère, je veux un rapport sur le pourquoi du vote et l’avenir de l’Europe avant demain neuf heures. Pas un roman, pour une fois faites court et circonspect! Inutile de sodomiser les mouches, pour reprendre l’expression. Prenez la température dans les capitales européennes. Au travail!

 

Les autres personnes profitent du floue pour s’éclipser, sans demander leur reste. Seul le président et moi écoutons les commentaires des journalistes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE X

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au bistrot aussi nous écoutons les débats.

 

-En changeant de chaîne comme eux changent de plateaux, il est facile de voir que tous leurs messages sont appris par cœur! Même leurs répliques! Déclare Paul sur un ton blasé.

 

- Effectivement, il est étonnant de le constater. Mais les ministres ne semblent pas abattus. Il y a une heure, ils prédisaient le pire en cas du vote négatif, maintenant ils rassurent les gens, vous vous êtes trompés mais c’est pas grave on est là! On va arranger votre erreur! Quel manque de dignité! Pensent-ils vraiment que le peuple les croit! Ou sont-ils sur une autre planète? Demande Luc lui aussi dégoûté.

 

- Il faut agir! Hurle Bertrand, maintenant ils vont masquer leurs échecs par des coups médiatiques sur l’insécurité, la violence, et avec un peu de chance la sécheresse et la canicule ou les jeux olympiques que nous n’auront pas, vu que l’Anglais a le vent en poupe. Putain de pays, personne pour relever la tête. Allons à la Bastille en découdre avec les flics, ça défoulera un petit peu.

 

- Non, cela ferait leur jeu, essayons plutôt de mettre sur pied un mouvement nouveau et vraiment agitateur, ajoute Luc. Le seul parti capable de les battre aux élections est maintenant coupé en deux. Les communistes même révolutionnaires ont du mal à être crédibles après le flou laissé en Russie. Pourquoi ne pas tenter de faire un parti rénovateur sans faire transpirer la vraie révolution ? Un groupe d’idées hors de tous carcans, mais sans chef précis, pour empêcher la moindre récupération. Raymond et sa machine sont capables de la diffusion nationale et aussi mondiale si d’autres se joignent à nous.

 

-Et voilà, trop facile, pourquoi ne pas faire la grève de la faim dans une église? Peut-être passerons-nous au journal télévisé avant de crever! Rajoute Paul toujours aussi drastique. Alors au travail, nous avons tous l’été pour réfléchir et mettre en place un groupe capable de semer la panique à la rentrée!

 

- Trouvons un nom de code et ébauchons un programme pour la diffusion sur Internet, conclut Antoine.

 

Après d’âpres discutions, le petit matin voit ressortir de « Chez Georges » le mouvement PPA, Pouvoir au Peuple pour l’Avenir, vaste programme…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE XI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la cellule, les débats n’ont emballé personne. Le flou dans lequel les politiques sont enlisés, semble collé à leurs chaussures pour longtemps. Seul conseil, mais non des moindres, le nom du Premier ministre, et celui du ministre de l’intérieur. En cas de trouble sa fermeté plairait à certains électeurs et sa façon d‘accaparer les médias, permettra de travailler sereinement. L’assemblée se retire par petits groupes, sachant que leurs discutions est déjà parvenue à l’autorité. Pris par la curiosité, je reste avec le dernier groupe, ils affinent une stratégie un peu risquée quoique réaliste.

 

-Le résultat du référendum va obligatoirement déboucher sur une crise interne européenne, mais le faire savoir entraînerait une démission des pays récalcitrants. Donc laisser faire les diplomates sans faire de vagues. Fixez les médias sur des événements bénins, l’été arrivant il ne va pas en manquer, et étudier une stratégie pour la rentrée. Si un mouvement de colère se fait ressentir cet automne, intervenir avec force et vigueur! En attendant aider un peu la rébellion! Pourquoi pas? Résume mon nouvel ami Maurice, quand penser vous Benjamin?

 

- Votre analyse semble plus que plausible, mais aider l’adversaire pour mieux le combattre est un peu risqué! Dans le marasme actuel, le pays peut se déchaîner, des groupuscules violents se créer, et un terrorisme patriotique avoir beaucoup d’adeptes dans toutes les couches sociales. Si la répression vous semble la solution, pour eux la guerre civile risque d’être la réponse finale!

 

- Ce risque ne viendrait pas de formations déjà en place, nous les contrôlons! Mais de nouveaux éléments qui, s’ils existent, n’ont pas le temps matériel d’installer une logistique trop importante, d’où l’idée de l’aider pour la contrôler. Vous êtes jeune, si l’aventure vous tente, je peux mettre sur pied un groupe de travail, dont vous aurez les commandes? Connaissant votre père, j’ai toute confiance. Je resterais votre seul interlocuteur, vous avez deux mois!

 

- Hé, je n’ai pas dit oui. Je ne sais pas faire ça moi! Répond Benjamin

 

-Mais si, faites moi confiance. Trouvez ce groupe, ou créer le, ce sera passionnant. Voici ma carte, n’hésitez pas!

 

D’un pas décider le voilà reparti, je constate que je suis le dernier dans la salle.

 

La pluie fine sur le pavé parisien me surprend un peu, je croise quatre personnes en pleine discussion. Sûrement les commentaires du vote, l’odeur du café à l’entré d’un bar « Chez Georges » qui est ouvert, réveille agréablement mes papilles. L’horloge derrière le comptoir indique six heures, la nuit m’a paru courte. Assis à une table, devant ma tasse, je repense à cette extraordinaire proposition, faire de moi un espion? Et s’il savait? La presse commente les résultats, oui pour les villes, non pour le reste du pays…pas de débordements, tout va bien, changement de gouvernement, la routine…

 

Sur la table contiguë traînent des papiers, un slogan m’interpelle « P.P.A ,pouvoir peuple avenir » Jamais entendue parler. Un des hommes croisé dans la rue revient les récupérer. Il me sourit, il a l’air heureux de la vie, bien que trempé comme un marin quand remonte le chalut.

 

-P.P.A. l’ami, cherche sur la bécane, l’ordinateur !

 

Nouveau mot pour lui dont il est fier.

 

-Et dit le autour de toi, P.P.A! P.P.A.

 

Il disparaît, happé par la foule besogneuse, mais si, elle existe encore. Totalement réveillé par le breuvage brûlant, c’est en taxi que je rentre chez moi. Max, le portier, me remet les journaux en me souhaitant une bonne journée. Juliette mon épouse est dans la salle à manger, devant le plateau du petit déjeuner.

 

-Bonjour chéri, je ne vous demande pas où vous avez passé la nuit, le travail je suppose?

 

-Mais oui! J’ai remplacé mon père à la réunion, j’ai entrevue le vôtre. Avez-vous lu les commentaires du référendum?

 

-Non, quelle importance pour moi! Je dois sortir, ne m’attendez pas pour déjeuner.

 

Sur le canapé je décortique les différents articles. Seul les journaux britanniques semblent heureux de l’événement. La presse européenne est surtout perplexe sur la suite à donner. Une douche me redonne assez d’énergie pour consulter l’ordinateur. L’actualité en direct ne semble pas bouleversé par le Non français.. Les différentes bourses au contraire être sont calmes, et même légèrement en hausse. La photo d’un nouvel homme politique vu à l’Élysée est la question du jour. Le doute n’est plus permis quand son nom apparaît : Jean-Marc Batela.

 

Jean-marc! Le souvenir de l’école du commerce, les virées dans la capitale, où ma position sociale lui permettait de côtoyer des personnalités. Son esprit vif et son intelligence nous rendaient complices dans les coups les plus tordus. Que fait-il au sommet de la gloire? Je dois avoir son numéro de portable dans mon l’agenda.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE XII

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les petits croissants et autres viennoiseries sont délicieux, le café de Colombie spécialement torréfié pour lui est corsé. Les téléphones se sont tus, un moment de répit avant la dure journée. Le président me donne congé jusqu’en début d’après-midi. Rien ne se passera dans l’urgence, seule des consultations sont programmées, le choix du chef du gouvernement est résolu, quelques récalcitrant à consoler. La routine…

 

La pluie est de la partie, ma voiture garée dans les places réservées, a du mal à démarrer, j’aurais dû demander une voiture de fonction et gyrophare. On peut rêver. La circulation parisienne est toujours dense à cette heure matinale. Les gens au volant me saluent, est-ce la liesse populaire du non? Les bouchons m’empêchent de savourer ma nuit politique en première ligne. Le patron va être heureux. Ce n’est qu’arrivé dans mon appartement, devant la télé que je réalise ma popularité, ma photo défile sur toutes les chaînes avec les commentaires les plus farfelues. Me voilà prochain Premier ministre! À Matignon, ou la matière grise du président …Je débranche mon téléphone fixe, seuls mes amis ont mon numéro de portable. Il ne tarde pas à sonner ?

 

-Allo, Marc? C’est maman, qu’est ce qu’il se passe? Depuis ce matin notre téléphone n’arrête pas de nous déranger. Tout le monde te cherche!

 

-Salut, pas de soucis, ça va très bien, un moment de gloire à gérer. Passe moi Papa, j’explique au paternel les pourquoi de la chose.

 

Il est heureux d’avoir des renseignements de premier ordre, pour épater ses copains au PMU. Lui ayant transmis des consignes de discrétions, je raccroche en riant. Le temps de servir un café, la sonnerie du téléphone.

 

-M. Batela? Oui, c’est les renseignements généraux. Nous aimerions vous entretenir sur une vieille affaire, la vente par la société « Haddock » de l’arc de triomphe aux chinois!

 

- Oui…ça a failli réussir, mais ce n’était qu’une galéjade et il n’y a pas eu de plainte. Qui vous a donné mon numéro de portable?

 

-Votre complice lui-même, Benjamin De Fotile, pour vous servir!

 

-Putain, tu m’as fait peur, j’ai cru que ma carrière de Premier ministre était foutue. Qu’est ce que tu deviens vieux frère?

 

-C’est à toi qu’il faut demander. Encore un canular?

 

Je lui explique l’événement qui m’a conduit dans les plus hautes sphères. Rendez-vous à midi à la brasserie, comme avant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE XIII

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En sortant du bistro, l’air frais me fait le plus grand bien. Dans les têtes de mes camarades l’heure de la révolte n’est plus très loin. Les idées plus ou moins folles qui hantaient la discussion nocturne, ont fait place à une manœuvre plus stratégique, le mouvement PPA. Je dois reconnaître l’intérêt personnel de la chose, essayer de faire réfléchir les hommes sur leur avenir, par ordinateur interposé. Paul a oublié ses feuillets « Chez Georges », il repart les chercher. Luc, Antoine et Bertrand me quittent avalés par la bouche de métro. A pied, je regagne mon appartement, la lucarne du plafond est restée ouverte, une flaque d’eau se dessine sur le parquet, heureusement, tout mon matériel informatique n’a pas souffert. La machine allumée attend mes ordres pour reprendre vie. Quelle puissance détient sans s’en rendre compte les internautes ! Dans quel monde vivrions nous, si Napoléon, Hitler, De Gaule ou Gandhi l’avaient possédée.

 

Tout de suite créer le site PPA. Le mettre en construction en le situant dans un pays voisin pour brouiller les pistes. La journée sera passionnante. Des brouillons esquissés sur la table du bar retirer la substance maîtresse sans utiliser le mot révolution, voilà mon premier challenge. Communiquer et amplifier la grogne sans se découvrir, mais en prenant soin de responsabiliser les acteurs, pour ne pas tomber dans l’irréversible. La révolution d’accord mais…

 

Rendre le pouvoir aux peuples, qui étouffe sous une mauvaise gestion des acquis, toujours remis en cause par les dirigeants. Quelques idées banales mais néanmoins plausibles pour se donner bonne conscience. Ne pas taxer éternellement les salariés pour boucher les trous vrais ou fictifs. Mais, comme le préconise cet Américain, prendre un peu d’impôt sur les milliards tous les jours échangés en bourse. Ou sur les loyers encaissés par des organismes plus ou moins officiels. Rendre intégralement à la société les capitaux pris aux automobilistes sous forme d’amende. Mais surtout, que chaque organisme d’état gère au plus prés son budget, tout en ayant conscience de travailler pour le peuple…Tout n’est pas consommé mais, tout commence!

 

Avec ça, je dois arriver à mettre en place début de programme. Déjà onze heures et demi, un sandwich, une bière et se reposer un peu voilà l’emploie du temps dans l’immédiat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE XIV

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La brasserie est encore calme, mais le coup de feu sera dans une demi-heure. Je prends place dans le fond. Les serveurs et clients me dévisagent, je ressens déjà les méfaits de la gloire! Enfin Benjamin arrive toujours impeccable, sourire de play-boy prêt à emballer tout se qui porte jupon.

 

Après le récit de nos différentes nuits, une esquisse de plan se dessine. En souvenir du bon vieux temps, je ne peut pas lui refuser un coup de main. Quoique mes nouvelles fonctions soient encore un peu floues, un ami des renseignements généraux pourra m’indiquer un groupuscule susceptible de concrétiser les projets de la cellule et un peu ce du président. Un nouveau canular en somme.

 

Au portail de l’Élysée, un badge nominatif m’attend. Fier comme un coq, je monte les escaliers, les regards des huissiers me transpercent. Je retrouve le président assis à son bureau, avec sympathie, semble t-il, il m’accueille;

 

-M. Botera, bien dormi? Demande le président sur un ton amical.

 

-Très peu mais bien! Et vous-même?

 

-Pas encore, mais j’ai la faculté de récupérer vite, et en politique c’est un énorme avantage. Quelles sont les nouvelles de la rue?

 

-Ma foi, les gens ont l’air content de la tournure des évènements, je n’ai pas rencontré de personnes assommées par le résultat du vote. Pas non plus euphoriques du reste, mais heureux d’avoir contrer les donneurs de leçon!

 

-Voilà bien à quoi nous jouons depuis quelques temps déjà, le politique gère au jour le jour, et le Français trouve les parades, mais ce petit jeu est dangereux pour la république. Une remise en cause du système viendra, et forcément devant le manque de respect des institutions en place la violence risque d’être au rendez-vous. Nous sommes plus que jamais prés d’un conflit social, où mai 68 ressemblera à du pipi de chat. La guérilla urbaine va se déclarer et le reste du pays ne se sentira pas concerné. Bon laissons ça pour l’instant, le Premier ministre est désigné qu’il forme son gouvernement. Nous nous reverrons en septembre, sauf si pour contrer les extrémistes je donne ma démission avant…

 

-Vous semblez pessimiste pour un homme qui avait tout prévu? S’il faut désigner un chef pour la lutte qui s’annonce, auriez-vous une suggestion de la part des RG? Je serais content de suivre la manœuvre. Pour mieux la combattre bien sûr.

 

-Tiens voilà que la politique souterraine vous passionne? Pourquoi pas…je vous charge de suivre l’actualité dans le sens où je viens de vous décrire les événements susceptibles d’arriver, et uniquement cela. Le reste sont des sujets qui datent ou qui demande une connaissance d’un monde parallèle, quoique réel pas trop intéressant pour nous. Mais mieux que les renseignements généraux, le ministère de l’intérieur sera plus propice pour vous enfin, pour nous, bien que maintenant tous les services sachent notre complicité. Je vais vous trouver un bureau.

 

-Je vous remercie de votre confiance, j’espère vous être utile et que nous nous reverrons bientôt.

 

-Trouver le bon groupe pour bien le combattre, surtout sachez faire la part des choses, restez calme!

 

Une poignée de main, je quittais le bureau présidentiel avec un poste important pour le lendemain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE XV

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les premières pages du site www.ppa.com. Commencent à prendre tournure. La page d’accueil représente le Ché sur son lit de mort un trou en plein cœur. Pour l’instant, il renvoi l’internaute sur des sites extérieurs. Peu enclin à diffuser des messages de violence, il préfère laisser la priorité aux dialogues en instaurant un espace d’idées aux éventuels visiteurs. Les manifs qui commence à bloquer l’ensemble du pays, ne font pas fléchir le gouvernement qui compte sur le pourrissement du mouvement et la division en laissant des casseurs donner une image d’insécurité donc négative. Il essaie d’expliquer la manœuvre, pour ne pas tomber dans le piège. Paul va sûrement gueuler, lui qui trône la violence aveugle… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La suite du roman est brûlée, il devient illisible, mais maintenant, il fait partie de l'histoire.

 

Bien sur avec un terreau de si bonne qualité, il était aisé de prévoir le pire pour le pays, car plus les personnages de son livre prenaient des initiatives, plus l’actualité collait à ces propos ! Comment n’ont-ils pas deviner le retour du couvre-feu, les violences des corporations, l’entêtement du pouvoir en place à dénigrer le peuple ? Tous savaient, personne n’a rien fait. Les difficultés du moment, amplifiés par le vide des gouvernants ont fait le reste. Ils cherchaient le chaos, ils ont trouvé la guérilla !

 

Le contrôle fiscal dont il a fait l’objet dans un premier temps, ne l’a pas étonné plus que ça. Puis la voiture sombre devant la propriété, collant ses déplacements comme une sangsue a réveillé en lui des réflexes de militaire. Activer ses réseaux a été très facile. Le contrôle aux frontières beaucoup plus souple que part le passer lui a permit d’être actif rapidement. Mais son but initial n’était pas là !

 

Son analyse du monde pourtant lui semblait simpliste. À vouloir sacrifier tous les mouvements démocratiques contestataires dans lesquels nombres de personnes se sentaient en accord, ne pouvait déboucher que sur des conflits, de société : racisme, religion, corporatiste, territoire, entourées par des leaders incontrôlés. A la violence des émeutes, la réponse de la répression fut catastrophique. Les français aiment se mesurer à l’autorité. Les réactions excessives du gouvernement ont eu pour conséquence l’explosion des masses populaires autrefois contenue par les partis et syndicats. Aujourd’hui ceux-ci ayant disparu ou tellement délayé, qu ils ne représentent plus grand-chose. A vouloir toujours culpabiliser le peuple, pour le maintenir sous le joug de leur pouvoir, ils n’ont pas réalisé que la jeunesse est devenue indépendante grâce a Internet et autre technologie libératrice. Le respect patronal qui a pu, pendant plus de trente cinq ans, être un frein à la réforme radicale, est si fortement secouée par mondialisation et les actionnaires, qu’elle est devenue aujourd’hui un accélérateur pour le mécontentement...

 

Les messages d’espoirs du monde entier, lui ont fait chaud au cœur, le défilé incessant de personnalités et d’inconnus les ont inquiété, des menaces précises lui sont parvenues…normal. Mais l’accident mortel d’un de ses amis, lui a fait comprendre qu’il était devenu malgré lui, la cible. Il leur fallait un leader, il le savait, il n’a pas voulu tomber dans le piégè de la fausse négociation. Ses combats, l’ont aguerri aux mensonges grossiers du pouvoir en place. « Crear dos, tres… muchos Vietnam, es la consigne » Créer deux, trois, beaucoup de Vietnam, telle est la consigne ! Les mots d’ordre du Ché ont été appliqués, des groupes de commando ont commencé par pirater les radars automatiques, puis les bâtiments administratifs et puis…. Et puis.

 

Les manifestations qui jusque là avaient un caractère bon enfant, d’émaillée de plus en plus de violence, des groupes non identifiés profitant de l’absence de réaction des forces de l’ordre semaient la zizanie. Des ingénieurs ont pu brouiller les liaisons informatiques et autres. Les mouvements bancaires ont présenté des anomalies importantes, et surtout le peuple a retrouvé la solidarité.

 

La démission du nouveau gouvernement en juin n’a en rien calmé les choses, les directives de Bruxelles manipulées par les chefs d’état perdus dans leur mélancolie a ajouté le désordre. Il répétait, «  Je vous avais prévenu ». Il pensait être là pour aviser, mettre en garde, mais leur maladresse ou leur combine, en a fait, malgré lui, un héros.

 

Les réflexions de mai 68, n’apportaient pas de réponse, ni pour les dirigeants, ni pour les manifestants. Si les rêves de vie meilleure étaient similaires, pas question pour le moment d’autogestion, de comité de base, de prolétariat, de classe, de bureaucratie, d’autocritique… aucun projet concret ne suivait l’émeute, Mais les événements de 68 en avait-il un ?

 

Le changement radical des mentalités dans le pays et surtout la puissance du net a vite permit de déborder les forces de l’ordre. Chaque groupuscule défendant ses acquis, son territoire…Mais point de négociateur valable pour lier tout cela.

 

Sa mise en examen et sa garde à vue en août pour incitation au désordre public, lui ont fait retrouver la prison. Les nouveaux magistrats heureux de prouver leur liberté de penser, sont restés sourds aux directives du pouvoir. A sa sortie un comité d’accueil était là, quatre milles personnes selon la police…Toutes les nuits, et dans tout le pays, des petits groupes de révolutionnaires harcelait l’autorité, et se replier très vite. Dans les banlieues les groupuscules qui jusque là agissaient sans directives, semblaient cette fois structurés, mais toujours pas de leader pour négocier avec les autorités. Les médias, à la solde de l’état, ne relataient que le minimum pour rester crédible.

 

L’information réelle passait par Internet, via les téléphones portables. Bien sur le ministre de l’intérieur devint premier ministre, il était bien placé pour ça ! La répression lui laissait entrevoir, les voix des extrêmes ! Mais le président en place plus aguerrie aux sombres manœuvres politiciennes jouait sur les deux tableaux : le chaos dans le pays et le probable incident grave qui ruinerait la crédibilité de son nouveau premier ministre d’une part et d’autre part le recentrage de la gauche pour pouvoir cibler l’adversaire. Il ne céderait sur rien ! L’élection présidentielle était prévue à la fin du printemps !

 

Hélas le couvre-feu, déjà utilisé d’une façon excessive, pris cette fois une allure de provocation. Sans affrontement direct, les familles entières sortaient le soir dans les rues pour danser et boire, les forces de l’ordre ne pouvaient pas faire respecter les consignes. C’est en janvier que des hommes cagoulés ont incendié la maison, mais ils ignoraient qu’ils allumaient la mèche de la révolution.

 

De l’utopie de Miguel de Unamuno, qui depuis six mois était un peu le fer de lance de l’agitation  « …Tu me demandes mon bon ami, si je connais le moyen de déchaîner le délire, le vertige, une folie quelconque, sur ces multitudes de misérables qui naissent, mangent, dorment, se reproduisent et meurent dans l’ordre et la tranquillité.

 

Eh bien, oui, je crois qu’on peut se lancer dans une sainte croisade, aller racheter le sépulcre de Don Quichotte…C’est bien là ce à quoi nous aspirons, toi et moi : que le peuple se rassemble et se mette en marche en criant : « Nous allons faire une énormité »…j’irai avec eux …nous ne savons pas où. L’étoile fulgurante et sonore nous le dira ?

 

Donc en marche !...Tâche de vivre constamment dans le vertige, dominé par la passion quelle qu’elle soit. Il n’y a que les passionnés qui puissent mener à bien une œuvre féconde et durable…Mets-toi en marche tout seul. Tous les autres solitaires se joindront à toi à tes cotés, sans que tu les voies. Chacun croira aller seul mais vous formerez un bataillon sacré, le bataillon de la sainte et inachevable croisade… »

 

A cette douce révolte, bien vite à suivie la méthode Ratgeb « Enfin, il y a trop longtemps que la révolution est aux portes de nos cités d’ennui, de nos ville polluées, de nos palais de stuc. C’en est assez de subir le travail, les chefs, les temps morts, la souffrance, l’humiliation, le mensonge, les flics, les patrons, les gouvernements, l'État. L’impatience trop longtemps contenue pousse à la violence aveugle, au terrorisme, à l’autodestruction… Notre lutte finale a assez duré. Il nous faut maintenant la victoire ! A- Le but du sabotage et du détournement, pratiqués individuellement ou collectivement est de déclencher la grève sauvage ;

 

B- Toutes grève sauvage doit devenir occupation d’usine ; C- Toute usine occupée doit être détournée et mise immédiatement au service des révolutionnaires ; D- En élisant des délégués- révocable à chaque instant…- L’assemblée des grévistes jette les bases… : La société d’autogestion généralisée. »

 

Les syndicats réconfortés par le nombre croissant de manifestants, avaient réussi à remettre en cause le taux horaire des bas salaires. Les usines furent occupées. Les fonctionnaires qui jusque là restaient en retrait se mirent en grève illimitée. Le monde paysan dont les ventes chutaient d’une façon vertigineuse entrèrent dans la lutte. Les jeunes dont l’avenir était bouché avant de commencer prirent des positions radicales face aux gouvernants.

 

A la présence des fourgons de police devant sa propriété, s’ajoutât bientôt un groupe de garde du corps envoyait par ses anciens amis. Et le défilé quasi incessant de curieux ou de militants respectueux, l’interpelle silencieusement. Devait-il fermer les yeux, ne pas répondre au peuple ? Il les avait prévenu, pas de leader…

 

Comment était-il devenu incontournable pour les futurs candidats à la présidentielle ? Tous essayaient d’entrer en contact avec lui, les verts, les socialistes, les communistes, les anars qui rappelaient sur tous les tons, le soutient inconditionnel à son combat. Même la droite qui par média interposés, retraçait sa libération des prisons Sud-américaines par De Gaule. Le piége était trop gros…Et pourtant, si c’était maintenant…Pour aujourd’hui ?

 

Des images de jungle envahissent son cerveau, avec ses camarades débraillés, fusil en bandoulière, quand ils essayaient de convaincre ces peuples misérables de rallier la cause. Combien sont morts, sourire aux lèvres, persuadés que la lutte finale, l’inaccessible étoile n’était plus très loin. Pouvait-il les oublier, les laisser là endormie sur leur lit de feuille de coca ? Ou ramasser leurs fusils, prendre leurs cartouchières et continuer le combat ?

 

 

 

 

 

Toute la nuit, les fantômes de son passé ont dansés autour de lui à la lueur des bougies. La décision s’impose, il ne peut plus reculer ! Même si tout ça n’est qu’un piège, il restera bien quelque chose de bon pour le peuple. Il se lève du vieux fauteuil, déplie sa carcasse douloureuse. En ouvrant les volets, la douce chaleur du soleil semble le réconforté dans sa logique. Le lilas blanc sous sa tonnelle est en fleur, il coupe une branche la brandi vers le public, et d’un geste interpelle un jeune homme qui campe devant le portail depuis l’incendie. La révolution des lilas a commencé comme ça !

 

Dans son anorak marron, la capuche entourée de fourrure, le militant, s’avance, heureux d’être là au bon moment.

 

-Bonjour jeune homme, depuis un mois, j’ai remarqué votre détermination à soutenir mon combat. Je vous en remercie. Si vous acceptez, vous serez mon seul et unique interlocuteur ?

 

-Monsieur, c’est un grand honneur que vous me faites. Je me présente, Jean marc Batela, aux services de la cause, et surtout du vôtre en priorité !

 

-Très bien, avez-vous de quoi noter ? Trouvez moi au moins deux téléphones portables, nous remettrons en service la ligne plus tard, voyait ça avec les télécoms. Préparez un communiqué pour la presse et les télés, j’ai décidé de me mettre en tête du combat pour sauver ce qu’il peut l’être. Prenez les rendez-vous qui se présentent, avec toutes les forces politiques désirant me rencontrer, mais surtout ne les cherchais pas. Attention, pas trop de journalistes, ces gens là ne cherchent que le sensationnel dans l’instant. Aucunes de leurs analyses, soi-disant sérieuses, ne seraient prises en compte par le peuple dans le long terme. Louez trois véhicules identiques, puissantes et confortables de préférences, voici ma carte bancaire. Parmi les amis qui gardent ma propriété, recrutez des chauffeurs dont un particulièrement aguerrie pour échapper aux filatures. Au travail !

 

-Oui monsieur ! Vous pouvez compter sur moi.

 

-Avant toute chose, prêtez moi votre téléphone portable et cherchez un traiteur pour se restaurer ! La révolution passe aussi par les plaisirs !

 

-Très bien monsieur, juste un coup de fil pour prévenir ma copine.

 

La foule prés de l’entrée, se presse devant le portail sentant qu’il va se passer quelque chose. Même le cordon de police tourné vers lui, semble attendre ses ordres !

 

Jean marc s’éloigne dans l’allée, décroche son téléphone :

 

-Allô, Monsieur Paul ? Tout se passe comme prévu, je suis dans la place, il va utiliser mon portable, à bientôt.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AOUT 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ISBN 978-2-9544368-90

 

EAN 9782954436890